Naga… Nagana… Naganahalli !

(du 21 janvier au 8 fevrier 2010)

Bon, comme convenu avec Yves et Martine a Hampi, nous les avons rejoins a Naganahalli.
Apres notre havre de paix a Sravanabelagola, nous avons passe 1 jour a Mysore ou nous avons fait un tour au palais, au big bazar et au marche. Puis encore une fois, on a pris des bus tapecul pour nous rendre au village de Naganahalli… Bon, la je mens un peu, puisque comme on n’a pas pu s’asseoir pendant le trajet, ca n’etait pas aussi tape-cul que ca. Passons…

Arrives, au bourg de H.D. Kote (en gros, la ville entouree par tous les villages type Naganahalli), nous avons eu la surprise d’etre accueilli par Yves et Martine (venus en velo) et par Pradeep en voiture. La classe.
Yves est associe avec Pradeep dans Sanga, une association d’aide financiere aux etudes et aux reparations/constructions de maisons.

Naganahalli est donc un village du sud du Karnataka, ou l’on parle le Kennara. Sans meme nous en rendre compte, nous allons apprendre des rudiments de Kennara qui vont nous servir a maintes reprises par la suite.

La maison ou nous logeons donne sur la place du village, elle est construite en terre, il n’y a pas d’eau courante (il faut donc aller chercher l’eau au puits), et l’electricite est disponible 3 heures le matin et 4 heures en soiree. Un autre mode de vie se presente donc a nous, mais nous nous y accoutumons bien.
Et pour la 1ere fois en Inde, nous nous remettons aux joggings reguliers le matin.

Photo de groupe sur la place du village - Au dernier plan, l'ecole

Photo de groupe sur la place du village - Au dernier plan, l'ecole

Apres en avoir discute avec Yves, nos nous accordons un peu de temps de repit au village.
Philippe joue les conseillers techniques a l’occasion des visites de maison (et meme pour l’eglise). Il va egalement aider Yves a faire une terrase en granite a l’arriere de la maison.
Quant a moi, je vais en profiter pour lire un maximum : J’ai avale en 6 jours « L’equilibre du monde » de Rohinton Mistry. C’est un livre assez dur sur l’Inde et la vie quotidienne et entrelacee de 2 hommes intouchables, une femme parsi, et un homme hindou de haute caste. On apprend beaucoup de details sur la vie des mendiants, la position de la femme, mais aussi sur les falsifications politiques y compris sous le ministere de Indira Gandhi. J’ai aussi lu  » Le Dieu des petits riens » : on se situe toujours en Inde mais dans le Kerala cette fois-ci (le sud Ouest, etat le plus riche et le plus eduque de l’Inde) ou on suit l’histoire de 2 jumeaux et les drames de leur vie familiale. Le 3eme, et malheureusement inacheve (cause de depart…), est « Cette nuit, la liberte », qui raconte sur un versant historique mais conte comme le serait un roman, l’Inde avant et jusqu’a son independance en 1947. On a le point de vue anglais alternant avec celui de l’Inde via l’action de Gandhi.

Bon, beaucoup lu… mais aussi fait de la medecine puisque j’ai soigne le pied de Yves qui commencait a s’infecter de facon peu rassurante. Par moment j’ai egalement joue le role de conseiller technique sur le plan medical lorsque l’on visitait une famille presentant un souci de sante particulier.

A cote de ca, on a rencontre beaucoup de personnes du village et des villages alentours. On a mange chez beaucoup d’entre eux, mais surtout chez Pradeep et Roopa qui sont des gens tres influents dans le village, mais egalement particulierement sympathiques… et accueillants. D’ailleurs heureusement qu’il y avait les joggings et les virees en velo pour faire de l’internet a H.D. Kote parce que sinon on se serait engraisses plus que de raison.
Nous avons rencontre la famille du frere de Pradeep, Prakash, chez qui nous avons appris a faire des chapattis ! Et qui c’est qui va servir de cobaye quand on va rentrer en France ???? 😉

chapattis

Seance chapattis

Famille de Prakash et de Pradeep

Famille de Prakash et de Pradeep

Zenitude

Zenitude ( mais prets a attaquer le riz...)

Le 3eme jour apres notre arrivee, a l’occasion d’une balade avec Yves, nous sommes alles voir un chantier de brique. Un vrai travail a la chaine effectue avec une rapidite magique.

Le travail de la brique s’organise de cette facon : on trouve d’abord de la terre bien rouge. Elle est melangee a de l’eau et deposee devant les « macons » a brique. Chacun prend la quantite quasi parfaite pour faire 2 briques, et la depose dans le moule adequate. Le moule est une sorte de moule a gateau ouvert au dessus et en dessous. Le macon lisse le tout a l’eau puis souleve d’un coup sec le tout. Les 2 briques restent. En une journee, des milliers de briques sont faites et laissees etendues sur de grandes surfaces rectangulaires a chauffer et secher au soleil. Lorsqu’elles ont seche, une femme, une « coolie » (ce terme peut etre traduit par manoeuvre en francais, c’est-a-dire les boulots non intellectualises du batiment, ou on fait faire des taches repetees ou sous ordre) les egalise au couteau.

Lorsque toutes les briques ont ete ainsi preparees, on passe a la derniere etape : la cuisson. On agence les briques de facon a en former un four, on met le feu au bois encastre dans ce four et… le tour est joue !

(video en attente cause Dailymotion qui merde)

Un macon est paye environ 250 roupies par jour (4 euros) et une coolie environ 60 (1 euro).

Le jour d’apres on a dejeune avec le depute du district de H.D. Kote. Nous, pour l’occasion, on s’est fait beaux… bon, au mieux de ce que des routards peuvent faire, hein. Il est arrive avec une armada de collegues ou servants, voire un peu les deux en meme temps, puis on s’est installes a table, juste nous, Pradeep et le depute. Il a mange en… disons 6 minutes… puis il s’est leve et est parti. Typique d’un repas pris par une indien.

Un peu decevant sur le plan humain (pour un europeen du moins) mais on pouvait guere s’attendre a mieux. Je m’explique.

Le repas en Inde, n’est pas le moment de convivialite comme nous le concevons en France par exemple. Tout d’abord, les femmes ne mangent pas a table avec les invites, jamais (ou quasi jamais), et meme parfois, toute la famille est debout autour de nous. Et si on a le malheur de regarder le plat pose devant son assiette, on est reservi aussitot. C’est vraiment troublant de dejeuner ou diner chez quelqu’un qui ne partage pas le repas avec nous. On peut tout de meme discuter ensemble… mais ca n’est pas pareil que si l’on partageait le repas… Et meme dans la famille de Pradeep et Roopa, qui sont des gens aises, Roopa est quasiment tout le temps en cuisine jusqu’a ce que tout le monde ait mange… puis elle mange a son tour. A 2-3 reprises, on a pris le repas ensemble, mais pour des occasions tres festives seulement.

Comme deja dit plus haut, nous sommes alles a la messe le 1er dimanche. La messe debute a 8h30… et si on la manque, eh bien c’est comme-ci on y etait puisque la paroisse a installe des haut-parleurs hyper pussants permettant d’en profiter du fond de son lit… Il y a eu un mariage au cours de la messe, ce qui fait que pendant 2 heures on a entendu chanter, prier, precher en Kennara. Le plus dur c’est de s’asseoir sur les genoux j’ai trouve… non, pas de prie-dieu en Inde.

Avec le pretre, Martine et Yves

Avec le pretre, Martine et Yves

Bon, les fois d’apres, Philippe et moi avons seche la messe. Mais les haut-parleurs portent bien… je vous l’ai deja dit, non ?

Malgre tout, le dimanche suivant, nous avons suivi la procession mortuaire d’un monsieur de 79 ans decede la veille suite a une douleur abdominale fulgurante. Les enterrements ne trainent pas ici. Deces la veille au soir a l’hopital, enterrement a 10 heures le lendemain. La aussi, une difference par rapport a ce que l’on connait. Les femmes et les hommes marchent separement et en ligne, les femmes a droite, les hommes a gauche. Le cercueil suit apres tout le monde avec le pretre. Il y a la fanfare du village en tete, c’est quasi festif comme rythme de musique. Arrives au cimetierre, le cercueil est pose, tout le monde se pousse pour voir le trou. Puis, les femmes epleurees de la familles, hurlent en s’agrippant au cercueil. C’est vraiment dechirant.

Une scene que j’ai trouve assez choquante : lorsqu’un homme s’est mis a hurler sur la veuve pour qu’elle arrete ses lamentations, afin de laisser parler le pretre.

En regle generale, les indiens se parlent mal, les attitudes sont rudes, voires dedaigneuses. Mais ca, nous en reparlerons a l’occasion.

Bon, y a bien eu aussi un jour ou j’avais le bide en vrac (c’est toujours le comble d’etre malade pour le doc…). Petite prise de bec avec Yves qui n’a pas compris que malade, je ne pouvais pas m’activer aux taches menageres quotidiennes… Heureusement, le lendemain, j’etais de nouveau d’appoint.

Martine a poursuivi sa route une petite semaine apres notre arrivee. Elle est allee plus au sud avant de se rendre dans un Ashram dans le sud est de l’Inde. Apres son depart, ca a ete un peu moins sympathique… Il manquait un peu de sa quietude de routarde avertie et si facile a vivre.

Lors d’une de nos nombreuses visites avec Yves, nous avons pris le the chez un homme veuf du village. La plupart des hommes se remarient dans ce cas, mais lui, non. Tout le monde se demande comment il fait pour les taches menageres, le repas… mais apparemment, il gere. A notre arrivee chez lui, il y avait un de ses amis, Mariapa dont la specialite est la suivante. Je vous laisse admirer.

(Video en attente)

On a vraiment ete touche par la situation de certaines familles, que l’on aurait bien aide financierement. Le souci principal est que, etant sorti de la vie active, nous n’avons plus du tout de rentree d’argent… et l’autre phenomene parallele est que nous nous sommes etalonnes sur le niveau de vie indien. On sait que 70 roupies, c’est un repas, 200 a 400 roupies, c’est une nuit d’hotel. On vit 10 jours en Inde a deux pour moins de 10000 roupies (soit 150 euros).

Lorsque Yves nous a demande une participation financiere a la fin du sejour, on ne s’y attendait pas… mais nous avons participe a notre niveau en donnant 2000 roupies. En esperant faire mieux a notre retour.

Voici un apercu de la derniere journee passee avec la famille de Pradeep et Roopa. Une balade en bateau sur le lac d’un parc naturel. Hyper chouette.
Bon je vous rassure, d’habitude ils ont pas autant l’air de gros americains… 😉

Fille, frere, mere de Pradeep

Fille, frere, mere de Pradeep

Philippe, Pradeep et Roopa

Philippe, Pradeep et Roopa

No comment

No comment

Anniversaire de Yves le jour meme

Anniversaire de Yves le jour meme

Le lendemain, nous avons fait nos malles pour retourner a Mysore avant de nous retrouver en montagne indienne a Ooty… mais ca c’est une autre histoire…

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