(du 22 au 28 septembre 2011)
Revenir du Pérou pour aller a la Paz, ca voulait aussi dire, pour nous, un passage de douane chiant (et voire plus). En effet, passer par Desaguadero (la ville frontaliére en question) est décrit dans les guides comme étant a nos risques et perils… On est prets dans nos tetes, mais le mauvais coup ne viendra pas des douaniers… cette fois-ci, on sera arnaqués par une agence de bus, pour ne pas la citer (héhé) la Transzela nous a vendu un billet qui n´existe tout simplement pas… C´est a dire que, oui, on a pris 1 premier bus depuis Cusco, mais ensuite, depuis Puno, lá ou on « devait » changer de bus… he bien il n´y en avait pas ! Apres 2 heures de parlementation avec un gars de l´agence on obtient remboursement et on finit le trajet en enchainant 2 minibus locaux. Et ainsi, au lieu de passer la frontiere au milieu d´une bande de touristes, on l´a fait avec les 150 locaux qui faisaient la queue avec nous.
Arrivés a la Paz, he ben, on a repris nos bonnes vieilles habitudes. Ptit dej au marché a base de Api et pastel. Trop bon !
Le lendemain, nous avons eu la joie de passer dans l´emission Allo la Planete sur la radio le Mouv´ ! Philippe a parlé 10-15 minutes de notre voyage avec Eric Lange, et Anneka en coulisses !
Merci a Christelle et Vincent de nous les avoir fait découvrir !
On a d´ailleurs été mis en contact avec un gars qui a un projet un peu fou : descendre l´amazone depuis l´embouchure jusqu´a l´océan. On a donc diné avec lui le soir meme, et de facon assez pédante nous a annoncé que voyager sans « theme » ne lui semblait pas viable au long terme… Evidemment, vu qu´on est partis il y a plus d´1 an et demi, on ne peut pas dire que Paul-Henry soit la vérité incarnée. D´autant plus qu´ensuite il nous a avoué avoir besoin d´aide pour mener son projet a bien, ayant perdu a la derniere minute le coéquipier qui devait construire le radeau. Hum !
Bonne route a lui tout de meme.
Et puis… apres avoir de nouveau entendu parler de l´ascencion de la montagne Huayna Potosi (6088m tout de meme), on s´est décidés a sauter le pas et tenter l´aventure. La, je peux bien dire que Philippe était le plus motivés de nous deux.
La veille du départ, comme on ne perd pas facilement les « bonnes » habitudes, on va manger du poisson au marché ! Et hop ! Ca ne rate pas, j´ai mal au ventre toute la nuit…
Mais pour quoi on est aussi betes ???? Pourtant on a bien vu qu´il n´y avait meme pas un frigo dans son étal !
Néanmoins, le lendemain matin, ca va pas trop trop mal.
On se retrouve en groupe avec Raoul, un francais qui voyage en vélo autour de l´Amérique du sud. Il est bien sympa et évidemment il a la forme, lui. Apres le passage au dépot ou on essaie puis emporte tout le materiel, on part pour un coup de Jeep jusqu´au 1er refuge a 4750m d´altitude. Il fait deja franchement plus frais qu´a La Paz et en plus, il neige. Et c´est sous cette neige qu´on partira jusqu´au glacier pour notre entrainement a l´escalade aux crampons et piolet ! Mega super crevant ! Mais on est bien contents de braver la gravité de cette facon.
Le soir, il fait encore mal au ventre et je n´arrive presque pas a manger.
Le lendemain, on commence a monter a proprement parler, avec le sac a dos. Au début ça va il ne me paraissait pas trop lourd. Mais quand le guide m´a donné les crampons, la ceinture de cordée et le sac de couchage -20º… là j´ai compris ma douleur. Malgrè tout, ce qui m´a bien plus cassé les pattes, c´est le rythme effrené du guide, qui ne nous attendait qu´en ralant pour repartir à peine on l´avait rejoint. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé, mais c´est plus que démoralisant. On a l´impression de ne jamais se reposer… et c´est insupportable. On montera pendant 4 heures, d´abord une piste caillassée puis, franchement enneigée, et c´est à ce moment là que le guide nous fait échanger les sacs à dos. Ça va bien mieux avec le sien qui est tout léger !
On arrive donc au 2ème camp à 5350m. Il faut vite fait manger pour pouvoir se coucher le plus tot possible. Sauf qu´avant ça, pour bien démolir le moral, le guide nous dit que demain il faudra que je marche seule et que les gars marchent ensemble. Il m´annonce qu´il pense que je ne réussirai pas à atteindre le sommet et que ce serait dommage que j´en prive Philippe. Eh bien quitte à etre franc-jeu, je lui ai rétorqué qu´il était un mauvais guide, qui cherchait à faire du record plutot qu´à chercher le plaisir des randonneurs. Après, eh bien il a été super gentil… trop gentil, mielleux collant meme.
Il faut dire qu´il y avait un autre probleme… La marche jusqu´au sommet de demain se fait en cordée et on doit etre maximum 2 randonneurs par guide. Sauf, que la nuit est déjà tombée et il n´y a toujours pas de 2ème guide. Le guide essaie de nous convaincre qu´un seul est suffisant pour nous 3 ! A force d´insister, il passe des coups de fil et, quand on est déjà couchés, arrive le second guide.
Le reveil sonne à minuit. La nuit a été courte, on n´a pas du dormir plus de 2 heures chacun. On s´est couchés trop tot, on a un peu de mal a respirer et le coeur bat la chamade. Pas très physiologique de dormir à cette altitude.
Néanmoins, il faut prendre un ptit dej, s´habiller et partir vers 1h30.
Evidemment, il fait nuit noir et on avance en cordée aidés des lampes torches. Il fait super froid mais la marche me donne un coup de chaud incroyable, obligée d´ouvrir les 8 couches que je porte sur moi. C´est hyper calme et détendue, on ne voit rien a plus de 3 mètres, et tous les sons sont absorbés par la neige. Les crampons sont indispensables vu qu´on va monter 2 murs de glaces. Ca passe relativement bien, mais j´ai encore une fois envie de trucider le guide qui gache le plaisir en me tirant au moment ou je reprends mon souffle.
On marche à bon rythme, le guide est content (pour une fois). Puis, vers la fin, on ralentit un peu la cadence parce que ca commence à fatiguer un peu. Et quand on arrive au sommet, on est complètement HS ! La vue est extraordinaire à la lumière rasante du lever du jour.
Après les quelques photos réglementaires, on s´attaque à la descente qui devient elle aussi un enfer au bout d´un moment. Alors on finit par tomber régulièrement. HS je vous dis !
Arrivés au camp de 5350, on met quasiment 2 heures à repartir alors qu´il n´y avait qu´à faire nos sacs et prendre un encas. On finit par arriver au camp de 4750 vers 12h30. Je tousse. Et contrairement à ce qu je croyais ça n´est pas l´altitude. Eh ben je vais trainer cette crève 4 semaines. Un très beau souvenir de cette ascencion…
Voilà, on l´a fait.
Ensuite, on est rentrés à La Paz, où on s´est immediatement mis au lit. Oui, a 15h. Après une petite sieste de 5 heures, on est partis diner avant de se remettre au lit à 22 heures. Evidemment, on a évité les sandwiches… ^^
Et le lendemain, on s´est mis dans un bus de nuit, direction Sucre !
Photos en vrac :