Potosi, en plein dans le mine

(Du 2 au 4 octobre 2011)

Pas de secret sur Potosi. La ville n’a presque aucun interêt culturel. Un petit monastère, quelques églises, un musée de la monnaie (Fermé pour nous) et deux ou trois autres trucs. Les gens viennent à Potosi pour 2 choses : c’est la grande ville la plus haute de Bolivie et il y a des mines à l’ancienne visitables et en activité.

Très haut !!! C’est vrai que Potosi est à 4070m de haut alors que même La Paz rôde autour des 3500m. Beaucoup gens n’auront pas souvent l’occasion de venir sentir de tout leur corps les sensations de la vie à plus de 4000m. En arrivant à Potosi, nous avons la chance d’avoir déja passé les 4 ou 5 dernières semaines à plus de 3500m et n’avons pas de problèmes d’acclimatation. Pas de problèmes pour dormir, en plus la chambre de l’hotel est petite et bien chauffée. On a connu pire. A cette altitude, peu de végétation éxuberante.

La ville n’est pas très belle vue de l’exterieure. C’est une ville ouvrière qui s’étale au pied d’une montagne sillonnée de routes terreuses et parcemée d’installations minières cahotantes. De l’intérieure, le centre ville est marqué par une architecture coloniale représentant les restes des plateaux argentés débordants qui partirent de nombreuses années en direction de l’Espagne. Tout lecteur de guide de voyage sait qu’il se dit qu’un pont en argent reliant Potosi à Madrid aurai pu être édifié avec tout le minerai d’argent extrait.

Les mines. Oui, des agences de tourismes organisent des tours dans de vraies mines avec de vrais gens qui triment dedans. Oui on y est allé, remplis d’une curiositée malsaine ou saine, ça dépendra des points de vue. Notre propre point de vue est encore variable sur la question. L’agence de tourisme nous équipes très bien contre les salisures et nous affuble du casque et de la lampe « règlementaire ». La journée commence par un passage au « marché de la mine » ou les mineurs viennent chaque jour acheter du matériel  et de la coca. La tristesse du systeme fait que comme au zoo on achete des cacahuètes pour les animaux, ici il faut acheter des cadeaux pour les mineurs que nous vennons zieuter. Aux choix il est possible d’apporter de l’eau, des sodas, des feuilles de coca (Le plus classique) ou des kits de dynamite. Il parrait que pour certains touristes curieux, s’organisent quelques explosions  de dynamite… On a prévenu l’agence : pas de ça pour nous. C’est donc les poches pleines de coca (Et la bouche aussi) que l’on fera la visite d’une partie des mines et de la rafinerie de mineraie. On croise effectivement des équipes de mineurs de temps en temps. Le guide se charge de donner nos offrandes de feuilles de coca au chef d’équipe. A l’occasion on croise une petite divinité nomée Tio, à qui les mineurs sacrifient quelques feuilles de coca (Nous aussi) pour qu’elle les protège.

Il y a 2 types de mines. Les mines privées et les mines coopératives. Les mines coopératives sont gérées en groupe. Une éauipe de mineur peut toujours venir s’inscrire dans une coopérative, payer sa cotisation, participer aux travaux commun d’entretiens et extraire du mineraie pour son propre compte. Le mineraie est ensuite vendu aux petite « rafineries ». Les équipes creusent oú elles veulent, avec toute l’inteligence et le savoir faire du chef d’équipe et de toute façon sous le contrôle tacite des autres mineurs qui cherchent aussi à éviter les accidents. Ici rien à voir avec Germinal, il n’y a pas d’ingenieur en chef pour organiser les réseaux et repèrer les bons fillons. C’est le savoir faire et l’experience des mineurs qui prime. Après 2h de marche debout, pliés ou accroupis, les Tios nous laissent ressortir de la mine antiés.

Sommes nous voyeuristes ? La question reste entière. Ce sont d’anciens mineurs qui organisent les tours… ceci doit il nous dèculpabiliser ? Les mineurs en ont presque royalement rien à faire de nous voir passer… Y a t il un intérêt à faire soit même la photo d’un gars qui trime, photo qu’implicitement nous avons tous déja vu dans un magazine ? Cela nous sensibilise t il plus à l’exploitation des pays pauvres par les pays riches ?

C'est Fadia

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