(du 12 au 22 aout 2011)
Tout ne fut pas aussi facile que dans le guide de voyage…
Dans la théorie, on arrive a San Ignacio et soit on prend un tour guidé, soit on s´organise tout seul pour aller visiter le parc National Noel Kempff Mercado, du nom d´un botaniste Bolivien (dont vous pourrez lire la triste histoire en suivant le lien).
Néanmoins, on se heurte à quelques obstacles typiquement locaux :
– l´office de tourisme n´est pas ouverte le week-end… puisqu´il est bien connu que les touristes ne voyagent qu´en semaine… (!!) Vaut aussi pour les vacanciers.
– Le lundi, l´office de tourisme n´est toujours pas ouvert.
– Personne ne connait les horaires d´ouverture mais il y a quelqu´un pour nous indiquer l´existence d´un office spécial pour le parc.. Ah ah…
– Ce nouveau bureau est lui aussi fermé
– Cette fois-ci on nous dit qu´il n´est quasiment jamais ouvert, mais quelqu´un sait ou travaille a mi-temps la secrétaire du bureau… ah ah (bis)
– Arrivés au travail mi-temps, on apprend que cette dame ne travaille plus pour le bureau et qu´en plus elle a déménagé dans une autre ville…
– Entre temps, on apprend l´existence d´un bus public allant jusqu´au parc chaque dimanche… On se rend a l´agence mais, le bus ne partira pas car pas assez de passagers… ffff
– un peu acculés on est allés voir les 2 agences qui proposent le tour guidé au parc, mais le prix du transport est indécent ! La « bonne » nouvelle est que le prix est au forfait et ne change pas si on forme un groupe de 4 personnes.
– sur conseils du gars de l´agence on va » trainer » a la place centrale en fin d´apres-midi pour degoter un couple de touristes. Le comble ! Et on reviendra bredouille…
– Entre temps on assiste a un festival de danse qui, meme s´il paralyse la ville, est assez plaisant à regarder
Vue sur San Ignacio (ca fait rever, non ?)
Vue sur notre chambre
Plage et lac de San Ignacio
Dans l´Eglise de la place centrale
Entre temps on a un coup de chance un peu virtuel… notre voisin de chambre a l´hotel est le président des guides du parc Noel Kempff. Il nous rencarde avec un chauffeur qui irait au parc prochainement. On finit par rencontrer ce gars, au doux surnom de Choco. Il nous annonce son prix : 100 bolivianos (au lieu des 100 dollars annoncés par les agences) On se donne donc rendez-vous pour le lendemain. On l´attend 1 heure. Normal, en Bolivie. Il arrive et ne s´excuse pas. Toujours normal en Bolivie. Puis en reparlant du prix, il prononce le mot qui fache : il veut 100 dollars ! Et par personne ! On se tire de là dans la 1/2 seconde qui suit. Dépités.
On a donc passé la journée entière a l´hotel après ca. On avait trop les boules, on ne voulait plus voir personne. Presque envie de tout envoyer balader et de rentrer en France tout de suite. Ah, ca vous en aurait fait une drole de surprise, hein ?! 😉
Bref, on dort, on cogite et on mate la télé. On décide d´attendre 2 jours maximum à San Ignacio si un couple se présente a l´agence. Si il n´y en a pas, on ne fera tout simplement pas le tour.
Arriva ca qui devait (ou non) arriver… doña Selva et don Jose (le couple tenant une des agences) viennent à notre hotel le lendemain soir pour nous annoncer qu´un couple de Suisses voudrait faire le tour. Et là, tout se bouscule, en l´espace de 3 heures, on rencontre les nouveaux copains Suisses, Sophie et Nuno, on fait les courses pour le trek, on boucle nos sacs et on s´engouffre dans la Jeep de Jose. La raison de cette précipitation : un blocage des routes est en train de s´organiser et après minuit tout sera bloqué pour 48 heures. Il faut donc speeder pour passer le poste controle et après on campera au bord de la route pour la nuit. Le début de l´aventure !
Nuit minable. Reveil en mode mal de crane qui dure toute la journée. La route est franchement pourrie mais la jeep de Jose l´est encore plus… On est en mode shaker pendant 7 heures ! Néanmoins on arrive a La Florida (le village d´accès au parc) assez tot pour faire un tour de canoe bien chouette. On voit une loutre, un mammifère de la famille du tapir, pleins de chouettes oiseaux et Philippe, qui ne se balade jamais sans sa canne a peche, reussit a attraper 2 piranhas… qui reussissent à se sauver au dernier moment !
Sophie et Nuno
Monsieur le pecheur !
L´eau a la pompe
L´entrée officielle du parc Noel Kempff
Après une bonne nuit dans une baraque-hotel faite de bois, feuilles de palmier et moustiquaire, on part avec Juan Carlos, notre guide pour 3 jours et Trinidad, notre cuisinière.
En fait on s´est tapé encore quelques bonnes heures de Jeep déglinguée sur route défoncée mais cette fois-ci avec un passage de rivière assez impressionnant via une vieille barge.
Puis on a traversé la jungle sur une route bien étroite durant laquelle les gars sont montés a l´arrière en mode aventurier, où il fallait se baisser pour ne pas se faire fouetter le visage par les branches et lianes trainant des arbres. Mais enfin, ca a eu l´air de leur plaire. Pendant ce temps sous une bonne chaleur tropicale Sophie et moi on a discutaillé.
En arrivant au bout de la route on a mangé un repas préparé par Trinidad avec les moyens du bord, quelques branches pour faire du feu et une marmite suspendue astucieusement. Et en terminant le repas on s´apercoit que José (le gars de l´agence) s´est reservi une assiette, mangeant ainsi la part de la cuisinière ! On est tous assez choqués, d´autant plus qu´elle va aller marcher quelques heures avec nous tandis que le gros José va se mettre dans sa Jeep et rentrer se coucher…! Nous y reviendrons.
On part donc pour 2-3 heures de marche en foret à bon rythme, et heureusement pusiqu´on arrivera juste à temps pour admirer le coucher de soleil depuis la petite colline au dessus de notre camp pour la nuit. La marche en foret sera l´occasion de voir quelques singe-araignées, mais d´assez loin. La foret est bien dense et on discute pas mal entre nous ce qui fait que l´on ne verra pas grand chose d´autre.
Le lendemain, c´est la montée de la Meceta. Pour le coup, on se laisse offrir des feuilles de coca à macher. Juan Carlos, le guide est assez addict. Il faut macher un peu les feuilles et les mettre entre la joue et la gencive et avaler régulièrement le suc qui s´en dégage. On est censé mieux supporter les efforts, et ce qui est sur, c´est que la montée ne m´a pas parue très dure. Puis on arrive au camp, caché dans un bosquet. C´est assez mignon de premier abord jusqu´à ce qu´on se retrouve entourés d´abeilles. On se met donc directement en route pour la Pisina, une sorte de bassin paradisiaque accessible après une petite heure de marche. En chemin, on verra (de très très loin cette fois-ci) des biches sauvages et quelques perroquets.
On a tellement chaud en arrivant à la Pisina qu´on se jette littéralement dedans ! C´est un vrai bonheur, l´eau est claire et fraiche et il y a ces fameux petits poissons qui, quand on reste immobile, viennent nettoyer la peau. C´est un peu bizarre comme sensation mais intéressant tout de meme. Puis quand on est bien raffraichis on sort pour se secher et se rhabiller et là on se fait de nouveau attaquer par des dizaines d´abeilles. D´après Juan Carlos elles ne piquent pas…
De retour au camp, c´est le moment de manger et là c´est un véritable cauchemar avec les abeilles. Et comme elles sont vraiment super nombreuses et se foutent partout je me ferai piquer à 3 reprises ! Horrible ! Et pour des trucs trop betes, genre, tu plies le bras, il y en a une dans le pli du coude à ce moment là, eh ben elle te pique parce qu´elle se croit attaquée ! Ce qui fait que dans un élan général, on monte nos tentes pour s´y réfugier alors qu´il n´est que 14h. Pas d´autre choix. En fin d´après-midi, on part avec juan Carlos pour admirer la danse des perroquets rentrant dans leur nid. Il y en a vraiemnt pas mal et effectivement, ils marchent par couple inséparables. On verra furtivement un Toucan dans le tas.
Le soir, il n´y a plus d´abeilles, ces petites merdes sont allées se coucher et nous on respire enfin au camp. Après diner les gars et Sophie partent observer les étoiles et essayer de voir un tapir.
Pendant ce temps là je discute avec Trinidad, la cuisinière qui est une femme super téméraire. A un moment on entend un bruit et en un instant elle est au bout du camp avec la lampe torche, cherchant la bestiole. C´est un petit possum.
Le lendemain, on se lève avant l´aube, genre 4h30 pour aller voir de nouveau les perroquets. Mais cette nuit un fort vent s´est mis à souffler et ne perd pas en intensité au lever du jour, ce qui fait qu´on ne verra quasi aucun animal. On refait tout le parcours a l´envers, descente de la Meceta, traversée de la foret, mais cette fois-ci en grelottant presque.
On retrouve donc Jose au camp de base. Entre temps, on a eu l´occasion de rediscuter avec les copains et on est assez remontés. A la reflexion, le prix qu´il nous a facturé pour la Jeep ne se justifie pas du tout. Elle est en mauvaise état, on la paye meme le jour ou on marche en foret, et en plus il nous a imposé une augmentation de dernière minute qui est passée dans les conditions de précipitation du jour du départ. Et puis, il a mangé le repas de Trinidad le 1er jour !
On retourne ensuite a La Florida après que Juan Carlos (ou Jean Charles comme aime à l´appeler Philippe 😉 ) ait fabriqué un manche de hache devant nos yeux ébahis. 30 mn chrono pour trouver l´arbre adéquat, couper, tailler et adapter le manche à sa pièce métallique !
Ce soir, à la Florida, les gars partent pecher, ce sera la 1ère peche fructueuse pour Nuno. Sophie et moi on se raconte nos vies, on passe un bon moment. Tiens, pour la petite histoire : Le frère jumeau de Nuno est marié avec la soeur ainée de Sophie ! C´est fort, non ?
Ce soir là on mangera un gros tas de poissons-chat, piranhas et un autre truc dont je ne sais pas le nom. Trop bon. Jose part se coucher en faisant la gueule parce qu´on ne l´a pas cru quand il a dit qu´il fallait partir a l´aube demain. Il s´est meme mis à prétendre qu´il fallait 12 heures pour rentrer a San Ignacio. Ce à quoi je lui ai rétorqué qu´au prix journalier, on pouvait se permettre une grasse matinée.
Au final, on part vers 9h30. Le gros Jose n´a pas prévu son repas et on doit partager le notre avec lui. Et on arrivera finalement au bout de 7 heures à destination…
Ensuite, on va passer encore un peu de temps avec nos nouveaux copains. Eux sont partis pour un voyage de 1 an, 6 mois en Amerique du Sud et 6 en Asie. Ils en sont donc au début. On partage pleins d´histoires de voyages, des bons plans puisque eux viennent du Pérou où on va se rendre et vont ensuite en Argentine d´où on vient.
C´est un couple bien dynamique et le rythme de nos déplacements va sensiblement s´accélérer à leur contact. Ca nous fait pas de mal je vous le dis parce qu´on venait de glander comme des morts depuis 3 semaines.
Et c´est vrai que quand on se quittera à Santa Cruz ca fera quelque chose… On se reverra en Europe !
Photos en vrac :